Avec la nouvelle loi pour l'électricité, les entreprises d'approvisionnement en énergie (EAE) sont tenues de poursuivre des stratégies d'approvisionnement à plus long terme. Elles doivent ainsi être en mesure de remplir à tout moment leur mission d'approvisionnement de base dans la quantité et la qualité requises et à des tarifs appropriés. Il faut s'attendre à ce que la demande de contrats d'approvisionnement à long terme augmente, en particulier pour les EAE dont la production propre est faible.
Dans le cas de la vente physique à long terme, la production est directement vendue à un acheteur. Celui-ci peut à son tour agir uniquement en tant que distributeur et revendre la production. La durée peut être fixée de quelques années à 15 ou 20 ans. En outre, des profils de livraison doivent être convenus, dans lesquels la quantité, les prix et le moment du transfert sont définis. Ces profils peuvent être définis selon différents critères, en fonction des besoins des producteurs ou des acheteurs :
- Volume fixe, dans un profil temporel prédéfini, par exemple sur une base horaire. Si le producteur ne peut pas fournir lui-même ce volume, il doit acheter de l'électricité pour pouvoir respecter le profil de livraison. Selon la situation sur le marché de l'électricité, cela peut représenter un risque important.
- Volume fixe sur une certaine période (mensuelle, trimestrielle, annuelle). Le risque du côté du producteur est ainsi quelque peu réduit.
- Volume variable « pay as produced », c'est-à-dire que la totalité ou une partie de la production effective est vendue à l'acheteur à un prix fixé à l'avance.
La facturation de la production livrée s'effectue par le biais d'un groupe-bilan, qui doit être mis à disposition soit par l'acheteur, soit par le négociant en électricité.
Du point de vue des petits producteurs, il faut privilégier les profils de livraison qui correspondent au profil de production avec un volume variable (« pay as produced »). Certes, la rémunération devrait être plus faible, mais cela permet d'éviter que le producteur doive éventuellement se procurer lui-même de l'électricité à court terme et la revendre. En réglementant clairement à qui la totalité de l'électricité produite est vendue, il n'y a plus de surplus. Les frais de commercialisation et d'administration du côté de la production peuvent ainsi être réduits et engendrent donc moins de coûts. Pour l'acheteur, l'avantage réside dans une sécurité des prix à long terme et donc dans une moindre dépendance aux fluctuations des prix de l'électricité.